Bien Etre en Entreprise,IA, Automatisation... Et Rapports Humains

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Différents points m’ont personnellement gênés en lisant l’article Futur du travail : IA, bonheur, subsidiarité… et beaucoup d’HUMILITÉ de Catherine Testa.

Tout d’abord, je déteste l’expression “Bonheur en entreprise”. Le bonheur représente un état de satisfaction total. Le bonheur en entreprise viserai donc un état de satisfaction total pour le salarié en entreprise, afin de réaliser le désir maître de ceux qui la dirigent. Il y a un côté fort déshumanisant, culpabilisant imposant un rapport de soumission des employés, qui eux aussi ont leur propres désirs maîtres.

J’y préfère la notion de “Qualité de Vie au Travail”, revendiquant non seulement un désir d’exister en dehors du monde de l’entreprise, mais désirant accomplir les missions qui me sont confiées dans le cadre professionnel sécurisé emotionnellement parlant, dans les meilleurs conditions possibles, conditions dont sont responsables les organisations sociaux-productives.

L’Intelligence Artificielle quant à elle, ne remettra pas d’humanité dans l’entreprise, en ce sens que l’objet même d’une entreprise est le plus souvent de produire. Alors certes, l’apport de l’IA nous permettra d’aller plus loin dans l’automatisation et globalement de réduire les tâches répétitives affectées à l’humain, nous permettant de nous concentrer sur des tâches intellectuelles et créatives plus intéressantes. L’impact social peut donc être minimisé qu’à la condition de faire comprendre qu’il devient plus qu’urgent de revoir notre système de répartition des richesses et ne plus permettre qu’une minorité puisse en capter la majeure partie.

Là où le besoin d’humanité se fait ressentir, c’est avant tout au niveau des localités. Nous passons tellement de temps en entreprise que nous ne connaissons pas nos voisins, les personnes qui vivent à côté de chez nous, que nous croisons pourtant presque tous les jours, et qui, tout comme nous, sont membres de notre communauté locale.

Cela pose vraiment problème.

Comme beaucoup, je vais croiser tous les jours, par exemple, cette femme qui porte un hijab. Si j’en crois les médias, cette femme est soit soumise, soit une terroriste en puissance, ou ne fait aucun effort pour s’intégrer. Et n’ayant pas le temps de faire sa connaissance, je vais continuer de nourrir mes fantasmes. Et pourtant.

En prenant le temps de la connaitre, de connaitre son histoire, sa culture, j’y verrai peut-être une personne totalement différente, partageant même son goût pour l’humour décalé, la musique rock, ou certaines séries TV. Je découvrirai son rapport au voile, qui est sûrement à mille lieu de ce que j’imaginais. Nous nous concentrerions sur ce qui nous rapproche plus que sur nos différences, différences qui ne feraient plus que nous enrichir culturellement et émotionnellement.

Si nous avions plus de temps, libérés des tâches de l’entreprise par l’automatisation et/ou l’intelligence artificielle, libérés d’une partie du travail, nous pourrions retisser ces relations sociales dans nos environnements de vie respectifs. Ce n’est que comme cela que l’on peut combattre les pires fléaux de ces dernières années, racisme et terrorisme qui se nourrissent mutuellement.